Comment allier numérique et environnement ?

Numérique et environnement

Montage Natural Solutions mettant en avant quelques étapes du cycle de vie d’un outil numérique.

Qu’est-ce que le numérique ?  

Le numérique recouvre à la fois les sciences et technologies de l’informations, de la communication et de l’électronique. 

Il est présent dans notre quotidien et peut aider à améliorer les conditions de vie, de travail, mais aussi le divertissement. Par exemple lors de la pandémie COVID 19, le numérique a permis à une grande partie de la population de continuer d’exercer leur métier et aux enfants de suivre leurs études à distance.  

Il faut tout de même rester vigilant car la production, l’usage et la fin de vie des biens et services numériques peuvent avoir des impacts négatifs sur l’environnement et la santé humaine. 

Les enjeux environnementaux liés au numérique  

La matière première : des métaux rares 

Les limites du numériques commencent dès la chaîne d’approvisionnement.  

Les matériaux dont nous avons besoin pour fabriquer de l’équipement numérique, se trouvent seulement dans des pays bien précis et les ratios varient considérablement selon ces zones. D’une exploitation à une autre, les conséquences environnementales diffèrent et les ressources naturelles nécessaires tel que les minerais pour leur fabrication s’épuisent à vue d’œil. Les mines d’exploitation sont principalement présentes en Asie et en Afrique.  

Œuvre de Dillon MARSH

dans la mine de Palabora, la toute première mine commerciale sud-africaine où depuis 1852 plus de 4,1 millions de tonnes de cuivre ont été extrait. Elle correspond au plus grand trou artificiel au monde avec 2 000 mètres de diamètre et 762 mètres de profondeur (soit 2 tours Eiffel et demi).  

Focus sur le cobalt : un enjeu social 

Le cobalt est l’un des principaux métaux que nous retrouvons dans nos batteries de smartphone, ordinateur et voitures électriques. Celui-ci se trouve essentiellement en République démocratique du Congo qui est le premier exportateur mondial de ce métal. Les mines industrielles positionnées dans le sud du pays représentent seulement 20% des emplois miniers sur 80% de sa production.  

C’est par le travail sans conditions de 250 000 congolaises et congolais dont 40 000 enfants (chiffres de l’Unicef en 2014 qui prévoyait être multiplié par 11 d’ici 2025) qui débutent le prélèvement minier dès l'âge de 3 ans, que sont extrait de fortes quantités de cobalt. Un travail acharné, à mains nues et sans équipement de protection, ni de véritable jour de repos.  

Photo libre de droit - Mine cobalt

Il existe plusieurs types de mines, celles à ciels ouverts et celles en souterrain. Depuis le temps, les tunnels prennent de l’ampleur et se retrouvent au-dessous des habitations causant des effondrements. Accidents mortels, malformations congénitales, maladies respiratoires et autres sont provoquées par la quête du cobalt. 

À travers ces chiffres, nous comprenons que l’extraction et l’exploitation des mines de cobalt causent de fortes problématiques sociales et environnementales. Mais cette situation n’est qu’un exemple parmi tant d’autres, d’autant plus lorsque l’on sait que la conception de smartphone comprend plus de 70 matériaux dont environ une soixantaine de métaux différents

Exemple de composants présents dans un smartphone. Ingénieurs sans frontière 

L'extraction, la production et le recyclage (cette dernière partie se trouve généralement complexe en raison des très petites tailles des matériaux) causent un grand nombre de violation des droits de l’Homme, dont les 8 conventions fondamentales de l’Organisation internationale du travail. 

Les ressources en eau 


Parallèlement, le numérique pose de grands questionnements concernant la forte consommation d’eau et ce, tout au long du cycle de vie des produits liés à ce secteur.  

En quelques chiffres, en 2019, l’impact du numérique pendant un an équivalait : 

  • A l’échelle mondiale à 242 milliards de packs d’eau minérale (9 litres) 

  • A l’échelle de la France à 5 fois la consommation d’eau de tous les habitants de Paris 

  • A l’échelle individuelle à 9 700 litres d'eau douce avec en moyenne 11 appareils numériques par utilisateur en France 

Cette eau douce est principalement consommée dans la phase d’extraction des matériaux nécessaires à la fabrication du matériel. En effet, l’extraction et le raffinage des métaux sollicitent beaucoup d’eau, qui constitue une ressource indispensable à l’exploitation minière. Cette eau est consommée mais sa qualité est également dégradée une fois utilisée. 

De plus, la consommation d'eau des exploitations minières crée une compétition avec d'autres utilisations, telles que les besoins quotidiens des populations locales et l'agriculture. Cette concurrence entre différents usages peut causer des tensions importantes, en particulier dans les régions où le stress hydrique est déjà présent, ce qui est le cas pour de nombreux gisements. 

 

Les émissions de Gaz à Effet de Serre 

 

En 2021, les émissions de gaz à effet de serre liées au numérique correspondaient à la même quantité émise par les camions routiers du monde entier. Pour être plus précis, les émissions du secteur du numérique correspondent à peu près à 2 giga tonnes de CO2 équivalent par an. Soit 3 à 4% des gaz à effet de serre (GES) émis mondialement. 

Il est important de préciser que la fabrication d’outils numériques est très carbonée. Celle-ci comprend l’extraction des matériaux mais aussi l'électricité, issus des centrales à charbon dans les pays asiatiques, pour alimenter les machines d'extraction et de traitement des minerais.  

En France plus de la moitié de la production d'électricité est décarbonée par le nucléaire et les énergies renouvelables, donc la part de l’impact sur le réchauffement climatique liée à l’usage est plus faible que celui lié à la production de l’outil. 

Devenons-nous poursuivre cette surexploitation des ressources naturelles à défaut des risques majeurs environnementaux et humains ? Il y a une solution à cela, le numérique responsable.  

Qu’est-ce que le numérique responsable ?  

Le numérique responsable est une démarche d’amélioration continue qui vise à optimiser l’empreinte sociale et écologique du numérique. Il rassemble un ensemble de bonnes pratiques visant à promouvoir un usage éthique et positif des nouvelles technologies. 

Les bonnes pratiques pour limiter son impact numérique  

 

  • Économiser l'énergie : Les appareils numériques consomment de l'énergie, il est donc important de les éteindre lorsqu'ils ne sont pas utilisés. Vous pouvez également utiliser des appareils à faible consommation d'énergie et les brancher sur une multiprise à interrupteur pour éviter que des appareils en veille ne consomment de l'énergie inutilement. 

 

  • Réduire les déchets électroniques : Les appareils numériques sont souvent jetés lorsqu'ils sont obsolètes, ce qui peut entraîner des problèmes de gestion. Pour réduire les déchets électroniques, vous pouvez acheter des appareils durables et de qualité, et les réutiliser ou les donner à des associations lorsqu'ils ne sont plus utilisés. 

  • Il y a entre 54 et 113 millions de téléphones "dormants" dont plus de deux tiers encore fonctionnels (données de 2018).  

  • 2/3 de ces téléphones dormants seraient encore fonctionnels.  

  • Un téléphone de secours par foyer devrait être suffisant  

  • Sac à dos écologique d’un smartphone :  

     - Un smartphone pèse entre 100 et 300 grammes, contre 70 kilos de matières !  

     - Les autres appareils connectés sont certainement dans le même cas 

 

  • Utiliser des outils open source et open data : l’objectif principal de l’open source est de rendre tous les documents et informations libre d’accès pour tous et donc permet la réutilisation des données sans contreparties ; cela évite les duplicatas.  L’open Source permet aux développeurs d’optimiser leurs recherches et de savoir comment sont développés les logiciels et donc d’analyser leur impact environnemental. Grâce à cela ils peuvent savoir directement si ces logiciels sont développés pour être utilisés de façon collaborative ou pas. Avec l'open source, l’espace de stockage ainsi que l’énergie sont largement diminués. En tant que professionnel nous vous conseillons d’utiliser des outils mutualisés. Comme dit plus haut, c’est la possibilité d’être plusieurs à utiliser un même logiciel comme GeoNature par exemple.  

 

  • Travailler ou utiliser le numérique de façon responsable (Green IT) 

  • Nettoyez votre boite mail 

  • Désinscrivez-vous des newsletters que vous ne lisez pas  

  • Réduisez la taille des pièces jointes  

En utilisant le numérique de manière responsable, nous contribuons à un monde numérique durable et éthique. 

Comment réduire ses déchets numériques ? 

 

  • Achetez des appareils de qualité et durables : les appareils de qualité ont tendance à durer plus longtemps et à avoir une meilleure durée de vie que les appareils bon marché. Lorsque vous achetez un nouvel appareil, prenez le temps de lire les avis et les comparatifs pour vous assurer que vous achetez un appareil de qualité.  

  • Acheter des appareils d’occasion : un grand nombre de site et de magasins proposent maintenant des articles électroniques d’occasion en très bon état.  

  • Réparez les appareils endommagés : au lieu de jeter un appareil qui ne fonctionne plus, essayez de le réparer. Vous pouvez souvent trouver des tutoriels en ligne pour réparer vous-même les appareils simples, ou vous pouvez apporter l'appareil dans un magasin de réparation agréé. 

  • Donnez ou vendez vos appareils inutilisés : vous pouvez le donner ou le vendre à quelqu'un qui en a besoin. Vous pouvez donner l'appareil à une association caritative, le vendre sur un site de vente en ligne ou le donner à un ami ou à un membre de la famille. 

  • Recyclez les appareils en fin de vie : Lorsque vous ne pouvez plus réparer ou réutiliser un appareil, il est important de le recycler de manière responsable. Vous pouvez apporter l'appareil dans un centre de recyclage agréé ou le remettre à un revendeur qui se chargera de son recyclage. 

En suivant ces conseils, vous pouvez contribuer à réduire les déchets électroniques et à préserver les ressources naturelles. 

Comment chez Natural Solutions nous intégrons le numérique responsable dans notre quotidien ?  


  • Nous demandons à nos salariés de couper leur caméra en visioconférence lorsqu’elle n’est pas nécessaire, ce qui permet de réduire la consommation d’énergie et la production de CO2 liées à l’utilisation de la vidéo 

  • Nous encourageons également nos salariés à faire attention au stockage de leurs fichiers sur Teams, afin de limiter l’utilisation de l’espace de stockage et de réduire la consommation d’énergie associée à leur sauvegarde. 

  • Nous encourageons nos salariés à réduire leur utilisation des e-mails, en privilégiant les outils de communication instantanée comme Teams. 

  • Allongement au maximum de la durée de vie de notre matériel 

  • Nous utilisons du matériel de location. 

  • Si l’appareil ne convient plus à nos besoins, celui-ci sera reconditionné puis mis à la disposition d’autres entreprises. 

  • Nous avons également opté pour des ordinateurs « box », pour réutiliser les écrans, les accessoires, et ne changer que la box lorsque les limites de performances sont atteintes ou que le matériel tombe en panne. 

  • L’IT for Green et le Green IT :  

    - « L’IT for Green », est l'art d’utiliser le numérique pour réduire l’impact environnemental. L’écologie et la biodiversité sont au cœur de ses préoccupations. 

    - Green IT : Nous visons à utiliser des outils numériques les “plus propres” possibles.  

    - La mutualisation des outils par l’Open-Source et l’Open-Data  

  • Open Source : Un logiciel open source repose lui sur plusieurs principes fondateurs comme une redistribution libre, le code source du logiciel ou du firmware ou des plans d’assemblage accessible aux utilisateurs, l’utilisation dans tous les domaines. 

    -  Les principaux avantages sont l’économie de développement (réutilisation du code). 

    - La mise à disposition de l’outil permet d’avoir des retours pertinents, qui nous aident à les améliorer et rend le code développé plus durable dans le temps. 

    - La mise à disposition des données en accès libre (Open Data) permet un gain de :  

    - Temps  

    - Energies  

    - Ressources  

    - L’optimisation des solutions d’hébergement  

  • Nous favorisions un hébergement mutualisé à nos clients qui permet de partager les ressources allouées et d’exploiter au mieux les capacités et performances des machines, sans sur consommation ou sur dimensionnement. 

    - Nos équipes recherchent des hébergeurs verts, alimentés en énergies renouvelables.  


Vous souhaitez approfondir vos connaissances en termes de numérique responsable ? 

Il existe des ateliers en équipes qui permettent de se questionner et de comprendre les impacts du numérique sur l’environnement. C’est la fresque du numérique ! 

Tout comme la fresque du climat, celle du numérique regroupe des personnes sur une demi-journée, afin d’élaborer des ateliers ludiques et collaboratifs. L’objectif est de sensibiliser et d’informer les participants aux enjeux environnementaux liés au numérique.  

Chez Natural Solutions, notre collaboratrice Madaline Letetsu est animatrice pour la fresque du numérique, en plus d’être notre responsable analyse cycle de vie et eco-conception.  

Elle organise en interne des “serious games” dans le but de nous pousser davantage vers le monde du régénératif. 

Si vous êtes intéréssé.e, des ateliers fresque du numérique sont organisés régulièrement dans nos locaux pour le grand public grâce à l’ouverture d’une antenne Open Lande Marseille.  

Si vous désirez être tenu au courant, ou avoir davantage d’information sur comment utiliser le numérique de façon responsable, merci de contacter Madaline..